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Faire face au parcours

J’ai rencontré une femme qui semblait avoir une vie parfaite. Toujours souriante, elle partageait sans cesse des citations sur la paix et l’épanouissement personnel. Un soir pluvieux, alors que nous attendions un taxi, je lui ai demandé comment elle faisait pour rester si calme en toutes circonstances. Elle a ri doucement et a avoué : « Je ne fais rien de spécial. J’ai simplement arrêté de montrer les jours où je pleure. »”

Ce moment est resté gravé dans ma mémoire.

Nous vivons dans un monde obsédé par les victoires rapides et les progrès irréprochables. Chacun veut donner l’impression de guérir vite, de réussir d’emblée ou de passer à autre chose sans encombre. Mais la réalité est rarement à la hauteur des images que l’on voit défiler. La guérison n’est pas un processus linéaire. Le succès ne se résume pas à une simple publication. Et la paix, la vraie paix, n’est pas synonyme d’absence de chaos. Parfois, il s’agit simplement de garder son équilibre, même quand le monde semble peser lourd.

Cela m’a rappelé une citation de Winston Churchill : « Le succès n’est pas définitif, l’échec n’est pas fatal : c’est le courage de continuer qui compte.» Ces mots résonnent différemment lorsque la vie est chaotique. Les nuits blanches, les doutes, la peur de prendre du retard : autant de moments dont on parle rarement. Pourtant, c’est précisément dans ces moments-là que se forge la force.

Je pense à la fréquence à laquelle nous nous précipitons. Nous nous précipitons pour corriger nos erreurs, pour atteindre le succès, pour retrouver un sentiment de plénitude. Nous parcourons les moments forts des autres et nous sentons en retard, comme si nos difficultés étaient le signe d’un échec. Mais la vérité, c’est que le cheminement n’est jamais censé être instantané. La croissance ne suit pas un calendrier précis. Le progrès ne se fait pas d’un seul bond. Chaque petit pas, même invisible, compte. Chaque acte de courage discret compte.

Il y a des jours où vous aurez envie d’abandonner. Des jours où le chemin semblera interminable et obscur. Ces jours-là, embrasser le voyage, c’est se pardonner d’être humain. C’est s’autoriser à ressentir chaque émotion sans jugement. C’est puiser sa force non pas dans la perfection, mais dans la persévérance.

Et parfois, apprécier le chemin parcouru, c’est aussi savoir apprécier les petits moments de lumière. Le sourire d’une personne quand on se sent invisible. La pluie qui nettoie le chemin de la poussière. Les petites victoires que personne d’autre ne voit : accomplir une tâche qu’on pensait impossible, dire sa vérité, ou simplement survivre à une journée de plus. Ces moments sont la preuve que l’on avance, même quand on n’en a pas l’impression.

Alors, ne vous précipitez pas. Ne vous comparez pas aux autres. N’essayez pas de faire comme si c’était facile. Continuez d’avancer, même à petits pas. Partagez votre histoire quand vous serez prêt(e), mais ne laissez jamais votre valeur dépendre du calendrier de quelqu’un d’autre. Le courage de persévérer, même quand la vie est chaotique, épuisante et incertaine, est le plus grand triomphe qui soit.

Et souvenez-vous : c’est dans les épreuves, les doutes et les victoires discrètes et méconnues que votre histoire devient remarquable. Votre parcours n’est peut-être pas sans embûches, mais il est le vôtre, et c’est ce qui le rend extraordinaire.

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